Quand paroles et faits peuvent se contredire… Nous pourrions même intituler cet article: où quand Vie et paroles du Maitre Philippe peuvent s’opposer…
Il apparait comme nous allons le voir, que les faits comme les paroles semblent quelques fois être en opposition.
Peut-on parler de propos rapportés un peu contradictoires, quand il est question de mots prononcés par Maitre Philippe de Lyon, pour certains, Monsieur Philippe par d’autres?
Le sujet est sensible, nous en sommes bien conscients, néanmoins, il ne nous semble pas si incorrect d’aborder ces aspects dans les témoignages qui sont parvenus jusqu’à nous.
On peut penser que oui, pour ce qui touche aux paroles ou aux anecdotes, quand ce ne sont pas des faits, qui ont été rapportés, par quelque témoin que ce soit.
A préciser que cet article est basé sur un commentaire, que j’ai posté, il y a quelques jours, à la suite de lectures de deux passages de livres.
Quelques fois, la teneur des éléments d’un commentaire peut donner les bases d’un article, comme ce fut déjà le cas par le passé.
En effet, à force de lire, d’analyser, il est possible de faire des recoupements, de réaliser que manifestement, les témoignages ne sont pas forcément aussi fiables ni aussi vraisemblables qu’ils peuvent le laisser penser.
Des témoignages qui tentent de rapporter des paroles qui…finissent par «légèrement» se contredire:
dans le livre « Vie et Paroles », nous lisons:
« Après la séance, M. Philippe m’invita à monter avec lui au deuxième étage où se trouvait son appartement. Là il s’occupa de son volumineux courrier, et je fus stupéfait de voir cet homme, que je savais si charitable, qui écoutait avec tant de bonté les doléances des malheureux, prendre les lettres, puis les jeter l’une après l’autre dans la cheminée, sans les ouvrir ni les lire. Certainement il en savait le contenu sans avoir besoin de les parcourir« ,
Alors que nous lirons dans «Confirmation de l’Évangile» , dans lequel est relatée une séance du 31 mars 1903, qui nous dit :
«le 35 rue Tête-d’Or est connu sur toute la terre ; d’ici quelques temps, je vais prendre des secrétaires, et nous répondrons à toutes les lettres»
De quelle version peut-on ou doit-on tenir compte? Sachant que le premier livre cité est une véritable Bible pour beaucoup, que penser de ces différences si notables?
On peut en dire autant sur le fait de la présence de Monsieur Philippe, en Tunisie au moment du décès de son fils….Objet entre autre de Mystères autour d’Albert Philippe et de plusieurs commentaires.
C’est pourtant avancé dans plusieurs livres
Ou encore lire: Lumière Blanche:
Ils eurent une fille, Victoire, née le 11 novembre 1878 et ensuite un petit garçon qui fut emporté, à l’âge de quelques mois, en même temps que Benoît Philippe, pendant l’épidémie de petite vérole. (1881)
Il n’y avait pas de train, à ce moment-là pour revenir de Lyon à l’Arbresle et un jour Monsieur Philippe, s’y rendant à pied, dit à ces dames à son retour :
J’ai entendu siffler un train, vous aurez bientôt le chemin de faire pour aller à l’arbresle.
La famille s’y rendait en landau et on donnait des rôties de pain trempé dans du vin aux chevaux à l’arrivée.
….à ceci près que le train existait déjà…!
Benoit Philippe est un frère de Nizier Anthelme Philippe
Les témoignages émanent de personnes ayant plus ou moins côtoyé Philippe. Et les différences très notables viennent probablement souvent de l’approche plus ou moins idéalisée que chacun a pu en faire. La séance du 28 décembre 1894 qui fait l’objet d’un article, peut en donner un petit aperçu.
Il est relativement inévitable de trouver dans ce contexte, des propos, qui peuvent même, dans certains cas, s’avérer invraisemblables, voire donc, comme ici, contradictoires.
Le propos n’est pas de juger, mais de chercher des données, autant que des témoignages fiables.
Sources:
les livres cités,
- Vie et paroles
- Lumière Blanche
- Confirmation de l’Évangile
sont listés dans la bibliographie
Une autre anomalie contenue dans le texte cité : monter avec lui au deuxième étage où se trouvait son appartement.
Cela est bien difficile à l’époque, car les documents le prouvent (photographie de l’époque + extrait du cadastre un nom du propriétaire Tapissier) la maison ne possédait…qu’un étage ! On voit sur une certaine photo une sorte d’entresol au niveau cave, les quelques marches du perron montant au rez-de-chaussée, un étage et les combles. Il serait étonnant que la famille Philippe ait habité dans les combles…
Le second étage sera rajouté bien plus tard par un autre propriétaire, on peut d’ailleurs le voir sur une autre photographie plus récente, qui permet de comparer avec celle plus ancienne, prise du carrefour d’en face.
Certes
Je pense que nous aurons autant de variantes que nous aurons de témoins…..
Un peu comme pour une sortie de classe pour laquelle l’institutrice va demande une rédaction le lendemain aux élèves…..Même aujourd’hui, demandons à un enseignant de nous dire si toutes les copies racontent la même chose…..
Il y a des années, j’avais meme entendu parler d’une étude, qui démontrait que par exemple, dès la sortie d’un évènement, hommes et femmes ne décriront pas la même chose.
Alors pour le sujet Philippe de Lyon, on peut imaginer….
Chacun l’a ressentit à sa façon…
Dans un accident de voiture, vous allez avoir des témoins qui vont voir une voiture noir et d’autres, une rouge….
Nous n’avons connaissance apparemment que de très peu d’archives et de documents finalement…..qui se retrouvent publiés.
Mais combien d’autres archives sont encore en libertés quelque part
et qui contiennent on ne sait quels éléments…..
Avoir deux données concordantes sur un fait ou une phrase, serait déjà pas mal pour crédibiliser une donnée?
Cette quête est décidément passionnante avec un lot de surprises qui surprend chaque jour davantage.
:-)
Un élément supplémentaire concernant le propriétaire Tapissier du 35 rue Tête d’or et qui ne fait aucun doute : le registre officiel de propriétés du cadastre de Lyon indique clairement que le propriétaire suivant était Jean Chapas à qui il a vendu la maison. La communauté religieuse de la rue Tronchet possédait les immeubles environnants et n’acquit le 35 rue Tête d’or que bien plus tard (par une SCI).
Donc, que faut-il penser de cette phrase issue d’au moins un des premiers livres (cité dans la bibliographie)?
Nous étions en 1920. Jean Chapas allait bientôt fermer la maison de séances de la rue Tête-d’Or.
On peut trouver dans un autre, que les séances ont été stoppées parce que des gens sont venus faire de grosses histoires, pendant les séances de Jean Chapas. Il aurait donc décidé de fermer et de ne plus recevoir que des amis…
Les livres ne sont pas plus logiques sur ce point, que sur les autres
Je dépose une fin de non-recevoir à cette citation, non pas sur son exactitude mais sur son auteur, appelons-le Monsieur Durand, qui a publié sur Jean Chapas sur un site spécialisé un texte qui contient de nombreuses erreurs et approximations déjà évoquées ici-même. Ce qui décrédibilise le reste de ses propos.
Remarquons simplement que le recensement de 1921 aux Collonges à l’Arbresle y présente la famille Chapas, mais que le cadastre de 1926 rue Tête d’or indique bien Chapas propriétaire, de même le recensement de la même année y confirme bien la famille Chapas ! Encore un fait étrange…sur lequel on peut réfléchir…
Je pense de plus en plus que les livres auraient dû ajouter que les contenus ne sont qu’une facette d’un point de vue….
Que les faits relatés ne le sont que d’un point de vue…
Nous avons des morceaux ici et là qui, comme dit sur cet article, ne collent pas.
Chaque témoin a vécu sa propre expérience, avec ses propres filtres….sans compter les multiples influences extérieures
C’est ainsi que nous nous trouvons avec un chapitre du livre « Révélations-entretiens spirituels sur le Maitre Philippe » évoquant les différentes facettes de la vérité.
Je pense que le parallèle n’est pas si hasardeux que cela.
De même qu’en lisant les rédactions d’une classe d’élèves (je sais que je me répète), il est plus que probable que nous n’arriverons meme pas à savoir où ils sont allés, ni ce qu’ils ont vu…..
Le train existait déjà !
Voici une autre histoire de train :
« Domaine et voie ferrée » Prédiction du curé d’ Ars. Ouvrage Dr Alain Assailly. 1959.
« Gardez-vous bien de vendre à présent ! » , dit M. Vianney à une dame veuve, de Saint-Bel, dans le Rhône, qui voulait se défaire d’un terrain. » On construira un chemin de fer qui donnera beaucoup de valeur à votre propriété ! »
Dix ans plus tard, elle fut expropriée dans d’excellentes conditions.
Et pour ceux qui ne connaissent pas la géographie locale, une petite précision : il faut obligatoirement passer par l’Arbresle pour aller à Sain-Bel en train !!!